En voyage, le sujet allergique découvrira de nouveaux allergènes, très variés, pathogènes par voie respiratoire, alimentaire, cutanée ; il pourra trouver aussi ses allergènes habituels hors saison et en concentration variables ; parfois il aura la chance de s'en débarrasser en d'autres latitudes, altitudes...
Quant au sujet sans antécédents, il pourra découvrir des allergènes exotiques auxquels il se révèlera sensible. |
Du genre Dermatophagoides, ils sont cosmopolites et permanents. Ce sont les allergènes les plus pathogènes, quantitativement et qualitativement (les plus fortement liés à l'asthme).
Le facteur majeur de prolifération de ces acariens est l'humidité : l'exposition est donc majeure en zone tropicale et en bord de mer.
L'altitude constitue un élément limitant : en pays tempéré, ces acariens disparaissent quasiment au-dessus de 1.500 m. Mais ailleurs, c'est l'humidité qui l'emporte : à 2.500m en zone tropicale (Bogota par exemple), la densité d'acariens est de plus de 1.000 fois celle de l'équivalent alpin.
Les principaux responsables d'allergie sont les pollens de graminées (fleurs des champs). Il existe une forte réactivité croisée à l'intérieur d'une zone climatique, mais qui est quasi inexistante d'une zone à l'autre. Si bien qu'un sujet allergique en Europe peut bénéficier d'un séjour tropical, mais qu'un sujet non allergique pourra se découvrir allergique lors d'un voyage exotique.
Il faudra à tous affronter la graminée kikuyu ubiquitaire, divers Cynodons très allergisants et répandus en Afrique ; l'olivier, la mercuriale, la pariétaire dans le bassin méditerranéen ; le très allergisant bouleau dans les pays septentrionaux ; la très répandue et très allergisante armoisie en Amérique du Nord ; palmiers, cocotiers et cannes à sucre à peu près partout sous les tropiques... Sans parler des innombrables espèces mal connues ou inconnues des forêts tropicales.
L'abeille (Apis mellifica) est universelle, et sa cousine africanisée (dite « tueuse ») est désormais répandue dans toute l'Amérique tropicale et subtropicale. Les guêpes sont, comme les abeilles, omniprésentes et perannuelles en zone tropicale. Un sujet désensiblisé en Europe ne sera pas ou peu protégé ailleurs.
Les fourmis posent un problème de santé publique dans une grande partie du monde : réactions locales parfois graves, réactions anaphylactiques, neurologiques, parfois mortelles.
La gravité allergique des piqûres de moustiques dépasse rarement le stade du prurit.
Les chenilles sont omniprésentes et entraînent parfois des réactions anaphylactiques, toujours de fortes réactions cutanées. La papillonite (dépôt cutané direct ou indirect -linge- de microfléchettes des ailes de certains papillons) est une entité allergique et toxique, toujours spectaculaire et douloureuse, limitée à l'Afrique centrale et l'Amazonie.
De plus en plus souvent, le sujet aura pu faire, avant son départ, l'expérience des fruits, légumes et mets tropicaux : y compris les plus allergisants (arachide, kiwi, avocat, banane, céleri, fruits de mer, sauces diverses contenant parfois du glutamate...), de plus en plus consommés en Europe.
Le voyageur allergique évitera les aliments qui lui sont inconnus ; il aura sur lui, en permanence et au restaurant en particulier, les médicaments lui permettant de traiter rapidement tout début d'allergie.
Favorisent le déclenchement d'une crise d'asthme :
Pas de problème particulier pour nos vaccins modernes. Seuls deux vaccins peuvent poser problème.
Les allergies aux antipaludiques sont rarissimes, et limitées à des manifestations cutanées (rash, prurit...).
Les médicaments achetés en Europe ne posent pas de problème, ou posent des problèmes qui sont connus de l'allergique. Mais la contrefaçon (10% du marché pharmaceutique mondial) est une menace encore plus grande pour l'allergique, omniprésente sous les tropiques.
Les données concernant les répulsifs cutanés sont rares ; il semble que l'allergie le soit aussi, et limitée à des gênes cutanées.
Tout sujet allergique devrait prendre un avis allergologique avant son départ ; et le sujet atopique, de façon obligatoire. Le patient ne doit partir que parfaitement stabilisé. Il doit savoir que les recours médicaux spécialisés sont inexistants dans les PVD, et les services d'urgences précaires.
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