Grossesse et voyages
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Trois types de menaces pèsent sur la femme enceinte voyageuse :
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le transport,
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les risques infectieux du pays de destination,
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l'infrastructure sanitaire locale.
Tout voyage internationale d'une femme enceinte devrait être mûrement réfléchi et très soigneusement encadré médicalement.
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Transports
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La meilleure période pour un voyage international d'une femme enceinte se situe pendant le deuxième trimestre (18-24 semaines), les risques d'avortement étant passés et les risques d'accouchement prématuré n'existant pas encore.
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La plupart des compagnies aériennes refusent les femmes enceintes au-delà de 7 mois de grossesse.
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Les mesures hygiéno-diététiques habituelles des longs courriers doivent être strictement observées : zone non fumeur, marche régulière en cabine, mobilisation des membres inférieurs, bonne hydratation, pas d'alcool ni excitants?
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A l'arrivée, se souvenir que les accidents de la circulation constituent une des plus importantes causes de mortalité et de morbidité chez le voyageur et que la grossesse ne contre-indique aucunement le port de la ceinture de sécurité en voiture.
Vaccins
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Les vaccins "universels" (D, T, P, Hépatite B) doivent être impérativement à jour.
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Le vaccin contre la fièvre jaune est théoriquement contre-indiqué au cours de la grossesse (surtout pendant le premier trimestre), sauf "risque d'exposition majeur et inévitable" (OMS). Mais une femme enceinte ne devrait pas voyager dans un pays à risque de fièvre jaune, ne serait-ce qu'en raison du risque palustre et de l'incurie habituelle des structures sanitaires locales.
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Vaccin encéphalite japonaise : même remarque.
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Vaccin typhoïde Vi théoriquement contre-indiqué chez la femme enceinte, faute de données ; Les CDC considèrent qu'il est a priori dénué de risque et peut être administré si le risque de typhoïde est élevé.
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Vaccins hépatite A, méningococcique A+C, rabique préventif : même remarque.
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Vaccins vivants atténués (BCG, ROR) : contre-indication.
Le paludisme
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Une femme enceinte ne devrait pas se rendre en zone impaludée sauf raison majeure (OMS). Le paludisme fait courir un risque f?tal grave.
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Méfloquine (Lariam®), halofantrine (Halfan®), doxycycline (Vibramycine®) sont contre-indiquées. Seules sont utilisables la chloroquine (Nivaquine®) et l'association chloroquine-proguanil (Savarine®) en préventif, la quinine (Quinimax®) en curatif.
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Les répulsifs anti-moustiques efficaces n'ont pas fait la preuve de leur innocuité. Toutes les mesures de protection personnelle anti-vectorielles (vêtements recouvrants, insecticides, moustiquaires imprégnées?) doivent être mises scrupuleusement en œuvre.
Autres risques
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Une diarrhée sévère peut entraîner une réduction du débit placentaire, des troubles hydro-électrolytiques graves pour le fœtus et la mère. Les fluoroquinolones sont interdites. Application maximale des règles alimentaires universelles.
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L'exposition solaire entraîne un risque de chloasma.
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La haute altitude (>2.000m) est a priori contre-indiquée.
Recours médicaux
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L'inefficacité du système de soins -obstétricaux en particulier- de nombre de pays devrait à elle-seule faire surseoir aux voyages exotiques des femmes enceintes ; compte tenu des normes de la sécurité obstétricale en Europe, cautionner un voyage hors pays industrialisés d'une femme enceinte constitue une perte de chance.
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Si la future parturiente néanmoins persiste, on essaiera d'exiger :
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la prise de renseignements précis pour la meilleure prise en charge locale ;
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la prévision précise d'un éventuel rapatriement d'urgence ;
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la souscription à une assistance internationale couvrant la grossesse.
Tous droits réservés pour tous pays.